Gestes barrières, des conseils pratiques pour bien les réaliser.

Depuis le début de la pandémie, des conseils sont donnés afin de diminuer la transmission du virus. Mais les controverses et la panique font que tous les messages ne sont pas toujours compris et les gestes pas forcément bien faits.

 

Pour bien faire les gestes, il faut comprendre pourquoi les faire.

Le but de ces gestes : ne pas transmettre le virus.

Que sait-on aujourd’hui sur le SARS-CoV-2 et la maladie COVID 19 ?

1 – Le SARS-CoV-2 est un virus de la famille des coronavirus, venu de Chine, transmis à l’homme par un animal. Comme tous les virus, il a besoin d’entrer dans une cellule pour pouvoir se reproduire. Chez l’Homme, le SARS-CoV-2 se multiplie dans les cellules du système respiratoire.

2 – Lorsqu’un individu est contaminé par le virus SARS-CoV-2, il peut développer des symptômes qui seront très variables d’une personne à l’autre. De nombreux facteurs vont intervenir, comme la génétique, l’âge, le sexe, les défenses immunitaires, la présence d’autres maladies… Une personne contaminée peut

  • Ne pas avoir de symptômes, elle va très bien c’est ce que l’on appelle un individu asymptomatique.
  • Avoir des signes sans gravité, toux, mal de gorge, parfois un peu de fièvre mais qui passe très vite.
  • Etre atteinte de signes plus importants voir graves, une pneumonie et une insuffisance respiratoire.

Une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), sur 72 314 cas de COVID-19, répertoriés en Chine jusqu’au 20 février 2020, montre que 1% des patients ne présentent aucun symptôme, que les plus jeunes sont plutôt épargnés.

 

 

 

 

Au fur et à mesure que les études sont publiées on améliore les connaissances et on fait évoluer les données.

3 –Les symptômes les plus souvent retrouvés sont la fièvre, une fatigue intense, la toux, des courbatures, parfois des symptômes digestifs type gastro-entérite et parfois des pertes temporaires de goût et d’odorat.

4 – La maladie évolue progressivement en moyenne sur une semaine. L’installation des symptômes se fait sur plusieurs jours Les premiers signes sont peu spécifiques : maux de tête, douleurs musculaires, fatigue. La fièvre et les signes respiratoires arrivent souvent 2 ou 3 jours après.

5 – L’incubation de la maladie, c’est-à-dire le délai entre la contamination par le virus et l’apparition des premiers signes, est en moyenne de 5 jours. Il peut aller de 2 à 12 jours. (Etude publiée le 27 Avril 2020 dans The Journal of Infectious Diseases)

Cette période est importante à connaître car c’est le moment où l’on peut contaminer d’autres personnes sans se savoir malade.

Une étude dans The New England Journal of Medicine (NEJM, 19 mars) montre que le virus est transmis plutôt dans les premiers jours de la maladie, que les patients présentent ou non des signes. La transmission du virus est également importante dans les quelques jours qui précèdent l’apparition des symptômes.

6 – La contamination se fait toujours d’un individu à un autre, voire plusieurs autres. Le principal mode de transmission du virus se fait par le biais des gouttelettes et sécrétions respiratoires expulsées lors de la parole, la toux ou les éternuements. La transmission est également possible par le contact avec une surface infectée par ces gouttelettes, et donc par les mains contaminées que l’on porte à son visage, nez, bouche ou yeux.

7 – Qu’est-ce qui peut le détruire? Comme tous les virus, le coronavirus est sensible aux UV et à la chaleur.

  • La cuisson des aliments est notamment un bon moyen de l’éliminer.
  • Le savon, les détergents et les gels hydro-alcooliques dégradent également l’enveloppe du virus, constituée de protéines et de lipides.

 

 

Déduire les gestes barrières, de ce que nous savons actuellement sur le virus.

La distance entre les personnes

Le virus ne peut se disséminer que parce qu’il est transmis d’une personne porteuse à une autre. Il est donc évident qu’en faisant une distanciation sociale on arrête la chaine de transmission.

Que veut dire faire de la distanciation sociale ?

C’est sans doute le plus sûr moyen de ne pas se contaminer ou de ne pas infecter quelqu’un d’autre. Il suffit de savoir que lors d’un éternuement les gouttelettes peuvent être projetées de 1 mètre 50 à 2 mètres pour comprendre que la distance à mettre entre les individus doit être de 2 mètres.

 

Plus on réduit les contacts plus cette mesure est efficace. Elle est facilement réalisable et de la responsabilité de chacun dans son intérêt et l’intérêt de tous.

Pour les plus petits, ils peuvent comprendre, il faut que les parents leur expliquent avec des mots simples et leur montrent l’exemple. Pour les sécuriser, il faut leur dire que cela est temporaire, le temps que le microbe ait disparu.

Ce qui doit aussi rassurer pour les enfants, c’est qu’ils ne présentent pas de forme grave de la maladie et qu’ils seraient peu contagieux.

 

Le lavage des mains

L’autre vecteur du virus se sont les mains souillées en ayant touchées des surfaces contaminées. En se lavant bien les mains et souvent on diminue très fortement le risque de transmission ou de se contaminer. En effet il est difficile de ne pas toucher son visage, geste que l’on fait très fréquemment sans s’en rendre compte durant la journée.

  • Dès que l’on a un point d’eau et du savon, c’est le lavage des mains que l’on pratique.
  • Lorsqu’on n’a pas de point d’eau on peut désinfecter ses mains avec une friction au gel hydro-alcoolique.

Critères d’un lavage des mains efficace

  • Il doit durer au minimum 30 secondes.
  • Il y a 2 actions celle du savon « désinfectante» et l’action mécanique de la friction des mains.
  • Il faut toujours commencer par mouiller ses mains avant de mettre le savon.
  • Il ne faut oublier aucune zone, les poignets, les paumes, les doigts, entre les doigts et les ongles.
  • Bien rincer et surtout bien sécher les mains.
  • Utiliser la serviette ou le papier pour fermer l’eau.

 

Critères d’une friction au gel hydro-alcoolique efficace

  • Comme le lavage, il doit durer au minimum 30 secondes sur des mains sèches et non salies.
  • Mettre une dose, soit environ 3 ml de produit au creux de la main.
  • Il ne faut oublier aucune zone, c’est pour cela qu’il faut être méthodique.
  • La friction est importante et permet de toucher toutes les différentes zones.
  • Il est important que les mains soient sèches à la fin de la friction, le gel a été absorbé.

 

Là encore le lavage des mains est un des gestes les plus importants et efficace pour ne pas disséminer le virus. Donc pensez à bien vous lavez les mains régulièrement durant la journée, en plus des recommandations habituelles.

  • Après le passage aux toilettes.
  • En rentrant à la maison, de l’école, du travail, des courses.
  • Avant et après de préparer les repas, de toucher de la nourriture.
  • Avant de manger, de prendre ses repas.
  • Après avoir touché la poubelle ou d’autres déchets.
  • Après s’être mouché, avoir toussé ou éternué avec la main devant la bouche.
  • Avant et après s’être occupé d’un bébé, biberon, repas, change.

 

Le port du masque

Sur le port du masque, les institutions, Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Haute Autorité de la Santé (HAS), les scientifiques et les hygiénistes n’ont pas été toujours convaincus de son utilité. En effet un masque doit être correctement porté pour être efficace, or jusqu’à présent, seuls les professionnels les utilisant ont été formés.

Le plus important à comprendre est que le masque est une mesure en plus des autres et pas à la place de la distance et du lavage des mains. Le masque protège les autres de mes éventuels postillons ou gouttelettes de salive. Il ne me protège pas mais la distance et me laver les mains me permet de ne pas me contaminer.

Le masque est principalement utile lorsque l’on doit être proche des gens, ce qui est le cas des soignants. C’est pour cela que les masques leur ont été réservés.

Critères d’une bonne utilisation du masque

Des recommandations seront faites, qu’il faudra suivre.

  • Dans la vie courante, le public doit les porter quand la distance de 1m50 à 2 mètres ne peut être respectée, dans les transports en commun, chez le coiffeur, lorsque l’on s’occupe d’enfants, de personnes de manière rapprochée…
  • Lorsque vous êtes seul dans votre voiture, ou chez vous avec votre famille et que personne n’est malade, il n’est pas utile.
  • Son utilisation respecte des règles afin de ne pas le contaminer en le prenant ou en le mettant. Mains propres, on le manipule toujours par les élastiques ou cordons à nouer.
  • Une fois installé, on ne le touche plus, il ne doit jamais être sous le nez, encore moins sous la bouche ou le menton.
  • Il a une durée de vie, normalement donnée sur l’emballage, temps d’utilisation si jetable, température et nombre de lavages si réutilisable. Passé ces indications il ne protège plus.

Vous allez découvrir que parler, vivre avec un masque n’est pas toujours simple ni agréable. C’est pour cela qu’il faut l’utiliser correctement et juste lorsque c’est nécessaire.

Lorsqu’une personne sait être porteuse du virus, elle doit en porter un. En présence d’une personne malade du COVID19, on pense que la protection est maximale lorsque les 2 personnes, distantes d’un mètre, portent toutes les 2 un masque.

Les réticences à recommander son utilisation viennent des risques liés à une mauvaise utilisation. Si il est manipulé alors que du virus est présent, soit sur le masque, soit sur les mains,il ne sert à rien et devient même une source de contamination.

 

L’hygiène des locaux

Les derniers gestes qui permettent de limiter la présence éventuelle du virus sont des règles dhygiène;

  • Le virus est facilement inactivé, en nettoyant pendant une minute les surfaces, peut-être contaminées, avec une solution d’alcool à 62-71 %, d’eau oxygénée à 0,5 % ou d’eau de javel à 0,1 %. Le vinaigre blanc ne semble pas efficace.
  • N’oubliez pas de nettoyer aussi des objets que vous manipulez fréquemment, entre autre votre téléphone portable.
  • Enfin, il est important d’aérer très régulièrement les locaux d’habitation, de travail ou scolaires.

 

Notre espoir est que l’on trouve un vaccin ou un traitement efficace pour éviter les formes graves de la maladie.

Bonne nouvelle, la recherche n’a jamais été aussi rapide pour connaître un virus. En quatre mois, on connaît son génome et sa structure, on sait ce qui lui permet de s’attaquer aux cellules.

Au total, plus de 30 études et essais visant à développer des traitements contre le Covid-19 ont été lancés en France, sur un total de 860 dans le monde.

Par ailleurs, on compte dans le monde 150 projets visant à développer un vaccin contre le coronavirus, dont un en France, mené par l’Institut Pasteur.