La commission des 1000 jours rend son rapport…

Toutes les études démontrent que les 1 000 premiers jours de l’enfant constituent une période essentielle pour le bon développement et la construction de l’enfant. Cette période conditionne la santé et le bien-être de l’individu tout au long de sa vie.

C’est pourquoi le Président de la République a souhaité qu’une « commission des 1000 jours » travaille sur cette période et élabore des conseils pour la France. Lancée le 19 Septembre 2019, présidée par Boris CYRULNIK, neuropsychiatre, et composée de 18 experts, elle vient de rendre son rapport.

Cette commission composée de spécialistes de l’enfance, médecin, sage-femme, pédiatre, psychologue avait comme mission de définir un consensus scientifique sur les facteurs ayant une influence sur le développement de l’enfant et de donner leurs recommandations.

Il apparaît clairement désormais pour tout le monde, scientifiques, professionnels de santé et de la petite enfance mais aussi décideurs et responsables politiques « l’ensemble des données scientifiques converge vers une position désormais commune : l’importance des 1000 premiers jours, période où tout commence pour l’enfant, premiers apprentissages, développement cognitif et affectif, sociabilité …»

 

Quatre axes principaux pour les parents

 

Dans le même temps, les parents, futurs parents étaient invités à s’exprimer sur leurs attentes pour cette période des 1000 jours.

Plus de 10.000 participants volontaires ont répondu à une consultation en ligne et les quatre sujets particulièrement cités par les parents étaient

  • La durée et les modalités du congé de naissance.
  • Les solutions de garde des enfants.
  • La façon d’être bien informés et de manière utile.
  • Un meilleur suivi social, sanitaire et éducatif après l’accouchement jusqu’aux deux ans de l’enfant.

Un rapport basé sur les apports de la science

Un rapport de 125 pages, nourri des avis des experts de la commission fait des recommandations pour mieux accompagner les parents durant les 1000 premiers jours de leur enfant. Il est construit autour de deux grandes parties

  • Partie scientifique qui rappelle l’importance des 1000 premiers jours sur des bases scientifiques prouvées.
  • Partie plus concrète sur le parcours des 1000 jours proposé.

Il s’articule dans 5 grands chapitres, accompagnés de messages- clefs simples mais forts et de nombreuses propositions.

 

Les 5 grands chapitres autour des 1000 premiers jours

  1. Formuler un discours de santé public cohérent des 1 000 premiers jours.
  2. Le parcours des 1000 jours : proposer un accompagnement personnalisé aux parents.
  3. Dans ce parcours donner une réponse individualisée, adaptée aux fragilités et spécificités de l’enfant et de ses parents
  4. Les congés de naissance et les structures d’accueil : donner le temps et les espaces adaptés aux familles et à leurs jeunes enfants.
  5. Traduire cette ambition inédite dans la recherche, l’évaluation des pratiques et la formation des professionnels.

Les 1 000 premiers jours concernent les enfants, les parents, mais également la société toute entière. Afin de répondre à des attentes fortes des Français, et de suivre des recommandations contenues dans le rapport, le Gouvernement doit faire des propositions concrètes.

 

Là où tout commence

 

Les décisions pour ce parcours des 1000 premiers jours

1) L’allongement du congé paternité à 28 jours.

L’Assemblée nationale a voté, le 23 octobre 2020, l’allongement du congé paternité, de 14 jours à 28 jours, dont 7 jours seront obligatoires. Cette mesure entrera en vigueur le 1er juillet 2021.

En cas de grossesse gémellaire, le congé maternité est allongé en fonction du nombre d’enfants. Ce sera également le cas pour les pères de jumeaux ou de triplés. Actuellement de 18 jours, ils pourront bénéficier de 35 jours de congé paternité, dès le 1er juillet 2021

 

C’est un premier pas, même si dans le rapport la recommandation était de 9 semaines de congés de paternité.

 

2) La généralisation de l’entretien prénatal précoce.

Jusqu’alors simplement proposé aux futurs parents, une enquête avait montré que seuls 27% des couples en bénéficiaient.

Il est désormais obligatoire. La sage-femme ou le médecin doivent en informer leur patiente dès la déclaration de grossesse afin de le programmer au début de la grossesse, avant 4 mois.

Il doit permettre un échange avec le couple et de repérer les fragilités de santé ou sociales. Ensuite on pourra proposer un parcours personnalisé des 1000 jours avec un accompagnement de la maternité  à la maison.

 

3) Des messages clé bien identifiés pour les parents.

Les parents ont clairement exprimés,sur le site des « 1000 parents pour 1000 jours », une difficulté à se retrouver dans toutes les informations parfois contradictoires, données par les professionnels, sur internet, sur les réseaux sociaux ou de leur entourage…

Il s’agit donc de transmettre une dizaine de messages clés, sur l’allaitement, l’exposition aux écrans ou les violences éducatives ordinaires.

Des informations qui seront également spécifiées dans le carnet de santé de l’enfant. Une application intitulée « 1000 jours » devrait également être accessible dès l’été prochain.

4) Mieux accompagner après la naissance de l’enfant.

Il s’agit grâce au repérage des spécificités et des difficultés éventuellement rencontrées pendant la grossesse, de mieux accompagner les couples qui en ont le plus besoin.

Entre autre mieux prendre en charge la dépression post-partum, souvent sous -estimée mais qui toucherait 15 % des mères. Des visites à domicile après la naissance seraient mises en place.

Une piste est aussi de créer plus d’unités mères-bébés pour hospitaliser les mamans qui en ont le plus besoin. Devraient être créées10 nouvelles unités et 20 équipes mobiles supplémentaires en psychiatrie périnatale.

Il est prévu une augmentation des moyens des maternités et des centres de Protection Maternelle et Infantile (PMI). Il faut que chacune des 500 maternités sur le territoire bénéficie d’un lien étroit et quotidien avec la PMI pour mieux accompagner les parents. Avec une enveloppe de 3 millions d’euros par an pour créer 200 postes en maternité d’ici 2021.

5) La généralisation et l’harmonisation du projet éducatif dans l’accueil des enfants avant trois ans.

Ces premières pistes doivent désormais se traduire en actes. Elles seront examinées dans les prochaines semaines avec l’ensemble des acteurs, crèches et assistantes maternelles.

 

Une nécessité de sensibilisation aux 1 000 premiers jours et aussi de  formation de l’ensemble des professionnels de santé et de la petite enfance est aussi apparue clairement. Il faudra l’intégrer dans les formations initiales et continues de tous ces acteurs.